• Malgré les milliards de dollars amassés au nom du cancer du sein, nous ne sommes pas plus près de trouver la cause de cette maladie dévastatrice que nous l'étions dans le passé. L’intérêt premier de toutes les femmes est de ne jamais développer un cancer du sein.

  • La recherche sur le cancer du sein est fortement dirigé vers le traitement ou «le remède» et exclut quasi totalement la prévention : qui est de se pencher sur les causes de la maladie et les moyens de la prévenir.

  • Moins de 50 % des cancers sont dus à des facteurs génétiques et les habitudes de vie. Qu’en est-il de l’autre 50%?

  • De nos jours, plus de femmes sont diagnostiquées avec un cancer du sein qu'il y a 20 ans. La science démontre que notre environnement joue un grand rôle dans l'augmentation des taux de cancer.

  • Au cours des cinq dernières années, seulement 3 à 4 % de l'argent recueilli va à la recherche sur les liens existants entre les substances toxiques dans notre environnement et le cancer du sein et ce, en dépit des scientifiques qui accumulent les preuves de leur relation.

Il est temps d’agir pour prévenir le cancer du sein et non simplement d’acheter des articles avec un ruban rose.

 

  

  

Ne vous laissez pas induire en erreur par ce qu’on appelle les petits mensonges roses du cancer du sein.

Soyez informé!

Après tant d’années, il y a toujours très peu d’argent consacré à la recherche sur les causes profondes de cette maladie.

Lisez et apprenez davantage sur les mythes et les idées fausses qui nous sont dits.

             

Petit mensonge rose nº 1 :
NOUS SOMMES PRÈS DE TROUVER UN REMÈDE

C'est le slogan du Mois de la sensibilisation au cancer du sein et nous l'entendons chaque mois d’octobre.

Il est diffusé à répétition dans les haut-parleurs lors d'événements de collecte de fonds et reproduit dans tous les journaux et articles de magazine portant sur ce sujet. Et c'est l'un des plus grands des petits mensonges roses.

Les femmes diagnostiquées avec un cancer du sein aujourd'hui sont confrontées aux mêmes options de traitement — chirurgie, radiothérapie et chimiothérapie, auxquelles elles étaient confrontées il y a quarante ans, lorsque la guerre contre le cancer a été déclarée. La Dre Susan Love, chirurgienne spécialiste du cancer du sein et militante la mieux connue des États-Unis, qualifie ces traitements de « couper, brûler et empoisonner ».

Nous avons appris que le cancer du sein prend plusieurs formes, mais le ou les remèdes continuent de nous échapper malgré les énormes sommes d'argent versées dans la recherche. Et les réponses peuvent continuer de nous échapper aussi longtemps que les groupes de recherche demeurent fragmentés, produisant des rapports d'études reproduisant d’énormes travaux déjà complétés, tandis que plusieurs domaines d'importance potentiellement critique ont reçu peu ou pas d'attention.

Avec toute l'attention des organismes, des entreprises et des médias portée sur cet insaisissable « remède », relativement peu d'attention a été accordée à la prévention.

                

Petit mensonge rose nº 2 :
LES TAUX DE CANCER DU SEIN SONT EN BAISSE

Bien que les taux de mortalité chez les femmes diagnostiquées avec un cancer du sein sont en baisse à la fois aux États-Unis et au Canada[1], le nombre de diagnostics dans le monde est en augmentation[2].

La baisse de la mortalité est attribuée à l'utilisation réduite du traitement hormonal substitutif (THS) à la suite de la reconnaissance par la communauté scientifique que le THS augmente le risque de cancer du sein[3]. Mais le cancer du sein demeure le cancer le plus fréquent chez la femme dans le monde et touchera 1 Canadienne sur 9  pendant leur vie[4].

En outre, les taux de cancer du sein sont en augmentation dans les pays en développement. On estime que c’est dans ces pays que la moitié des cas de cancer du sein se produisent[5] et que la majorité des diagnostics se produisent à des stades plus avancés de la maladie[6]. Cette augmentation de l'incidence du cancer du sein dans les pays en développement est probablement le résultat de la prolifération des produits chimiques synthétiques dans l'environnement[7] et n'est en aucun cas compensée par les campagnes du ruban rose.

             

Petit mensonge rose nº 3 :
LES RUBANS ROSES SIGNIFIENT
QUE LES ENTREPRISES SONT CONCERNÉES

La vaste gamme de produits arborant le ruban rose qui apparaissent chaque année en octobre permet aux entreprises qui les produisent de se qualifier en tant que partisans de la lutte contre le cancer du sein — et ils nous encouragent à penser que nous contribuons à la cause en achetant ces produits. Mais il est souvent difficile de savoir quelle proportion du prix de vente sera versée en don ou s'il y a un plafond sur les dons. Trop souvent, le fabricant fixe un montant prédéterminé qu’il donnera, quel que soit le volume des ventes. Dans d'autres cas, on nous dit qu’une partie des ventes sera versée à la recherche sur le cancer du sein — sans toutefois mentionner l'organisation ou les organisations qui en bénéficieront.

Ce qui est encore plus troublant, ce sont les sociétés ruban rose qui soutiennent la recherche sur le cancer du sein tout en fabriquant des produits qui contiennent des ingrédients qui peuvent causer le cancer du sein. Un constructeur automobile peut prétendre soutenir la lutte contre le cancer du sein tout en fabriquant et en vendant des véhicules qui émettent des agents cancérigènes ou mutagènes (par exemple, les hydrocarbures aromatiques polycycliques). Les entreprises de cosmétiquescommercialisent des produits ruban rose contenant des substances cancérigènes connues ou présumées (par exemple, le plomb dans le rouge à lèvres) ou des perturbateurs endocriniens (par exemple, les phtalates dans les parfums). Il y a des géants de l’alimentation qui emballent les soupes dans des boîtes de conserve dont le revêtement interne contient du bisphénol A, une toxine reconnue, et par la suite, apposent un ruban rose sur l'étiquette. Pires encore sont les multinationales qui créent et vendent à la fois les pesticides cancérigènes et les médicaments utilisés pour traiter la maladie qui en résulte.

Ce genre de marketing social « vire au rose ». Et il est toxique.

Le résultat essentiel : il y a certainement des corporations qui canalisent une partie de leurs bénéfices vers des projets sérieux pour lutter contre le cancer du sein, mais la nature du marché est telle que la plupart des sociétés visent à faire des profits et à projeter une image positive. Elles ne se soucient pas de la prévention du cancer du sein.

             

Petit mensonge rose nº 4 :
LES RÈGLEMENTS DU GOUVERNEMENT INTERDISENT
L’UTILISATION DE CARCINOGÈNES CONNUS OU PRÉSUMÉS
DANS LES PRODUITS DE CONSOMMATION

Oubliez ça.

Le 20 juin 2011, le gouvernement fédéral a introduit la Loi sur la sécurité des produits de consommation.Dans le communiqué de presse du gouvernement (disponible àhttp://www.hc-sc.gc.ca/ahc-asc/media/nr-cp/_2011/2011_81-fra.php), la ministre fédérale de la Santé, Leona Aglukkaq, a déclaré qu'elle était « ravie que notre gouvernement ait maintenant le pouvoir de retirer les produits dangereux des tablettes des magasins », et que « en tant que mère, la nouvelle loi me permet de faire plus confiance aux jouets et produits que je donne à mon enfant ». L'objectif déclaré de cette loi est louable — comme il est indiqué sur le site internet du gouvernement (http://www.hc-sc.gc.ca/cps-spc/legislation/acts-lois/ccpsa-lcspc/index-fra.php) il a été conçu pour protéger le public en identifiant et en prévenant les dangers pour la santé ou la sécurité humaine que présentent les produits de consommation au Canada, y compris ceux qui circulent au Canada et ceux qui sont importés.

La Loi sur la sécurité des produits de consommation n’inclut pas les substances cancérigènes. Pourtant, la présence d'un agent cancérigène dans un produit répond clairement à la définition de la Loi sur le « danger pour la santé humaine ».

En attendant le jour où le gouvernement émettra une interdiction totale de ces ingrédients, une réglementation en matière d'étiquetage strictement appliquée est l’exigence minimale que nous demandons.

ACSM demande à Santé Canada :

  • D’interdire l'utilisation de produits chimiques qui sont par nature cancérigènes ou mutagènes, ainsi que ceux qui ont été identifiés comme toxiques pour la reproduction dans les produits vendus au Canada. Cette demande se fait l’écho de l'approche de précaution déjà prise au sein de l'Union européenne et le Canada devrait à tout le moins mettre en œuvre les mêmes normes.
  • D’exiger que les fabricants de produits de consommation fournissent des données de sécurité détaillées et complètes pour les tests de tous les ingrédients chimiques et les nanoparticules utilisés dans leurs formulations. À l'heure actuelle, de nombreux ingrédients, y compris ceux utilisés dans les produits de beauté, ne sont pas examinés pour leur sécurité avant qu'ils ne soient mis en vente aux consommateurs. Par exemple, les entreprises sont seulement tenues d'envoyer une liste d'ingrédients à Santé Canada dix jours après que le produit se retrouve sur le marché.
  • D’exiger que les producteurs fournissent à Santé Canada l'ensemble des données environnementales et sanitaires sur chaque produit chimique utilisé dans leurs formulations. À l'heure actuelle, les renseignements concernant les tests sur la plupart des produits chimiques sont incomplets.

ACSM a créé une pétition en ligne pour faire pression pour la modification de ces règlements. Pour lire et signer la pétition, veuillez aller à www.acsqc.ca.

             

Petit mensonge rose nº 5 :
NOUS MANQUONS DE PREUVES QUE LES FACTEURS
ENVIRONNEMENTAUX AFFECTENT
LE CANCER DU SEIN
 

Au moins 100 000 produits chimiques ont été introduits dans notre environnement au cours des 60 dernières années. Ils sont formulés et fabriqués en un nombre infini de produits et de procédés dans le commerce aujourd'hui. Pendant à peu près la même période, l'incidence du cancer du sein au Canada est passée d’une femme sur 40 à une sur 9.

Il existe un large et croissant ensemble de recherches sur la façon dont les produits chimiques, les rayonnements et les autres facteurs environnementaux sont cancérigènes. Pourtant, ce n'est pas encore clairement compris par le public. Par exemple, beaucoup de femmes se demandent si elles ont une prédisposition génétique pour cette maladie. Pourtant, on estime que seulement environ 5 % à 10 % des cancers du sein sont influencés par l'histoire familiale[8]. Nous savons que l'exposition aux produits chimiques courants contribue à l'incidence trop élevée du cancer du sein.

Les preuves continuent à s’accumuler, à la fois en termes de cancer du sein et d’une foule d'autres maladies et affections chroniques — la maladie de Parkinson, les troubles d'apprentissage, l'infertilité, le lymphome, et ainsi de suite. Veuillez prendre note de ces conclusions importantes:

  • les produits chimiques synthétiques imitent souvent l'action des œstrogènes;
  • plus l’exposition à l’œstrogène pendant la vie d’une femme est longue, plus le risque de cancer du sein est grand;
  • les produits chimiques qui imitent l’action des œstrogènes sont le bisphénol A, le polychlorure de vinyle, les phtalates comme le phtalate de dibutyle et le DEHP —plastifiants trouvés sur les étagères de votre épicerie locale et dans votre salon de beauté;
  • nous sommes constamment exposés à une « soupe chimique », des produits chimiques qui peuvent avoir des effets cumulatifs, synergiques et même multiplicatifs;
  • même si les expositions chroniques à faible dose et à long terme ont été peu étudiées, il existe des preuves convaincantes de préjudice.

Même s’il n’existe pas de preuve que l'exposition à certains produits chimiques peut causer le cancer du sein, de nombreux épidémiologistes de l'environnement préconisent la réduction de l'exposition aux polluants environnementaux. Ce conseil adhère au principe de précaution, une prémisse stipulant la « sécurité d'abord » énonçant que lorsqu’il y a des raisons scientifiques suffisantes de croire qu’un procédé ou un produit n’est pas sécuritaire, des mesures préventives doivent être prises, même lorsqu’on ne comprend pas pleinement le lien de cause à effet.

Il existe une relation inéluctable entre les taux de cancer du sein et l'utilisation généralisée de produits chimiques synthétiques. Pour en savoir plus, lisez L’état des connaissances : La relation entre l'environnement et le cancer du sein (6e éd, 2010).