par Patricia Kearns et Chris Kupka

Le 7 novembre 2013, Action Cancer du sein de Montréal et CINBIOSE accueilleront Jim Brophy et Margaret Keith, chercheurs et militants ontariens travaillant à sensibiliser la population aux risques de différents métiers pour la santé des femmes. Brophy et Keith présenteront les résultats de leur dernière recherche, et le public aura l’occasion d’explorer, lors d’une période de questions, la somme de connaissances qu’ils ont accumulées sur l’exposition aux perturbateurs endocriniens dans certaines industries, comme la construction automobile et les plastiques.

Les chercheurs Brophy et Keith étudient depuis plus de trente ans la santé professionnelle et environnementale et, plus particulièrement, les liens entre risque de cancer et emploi. Leur plus récente recherche démontre bien l’importance, pour l’épidémiologie professionnelle et environnementale, de dresser des historiques professionnels détaillés. Leurs méthodes intensives de recherche ont donné lieu à des observations soutenant les hypothèses de liens entre risque de cancer du sein et exposition à certaines matières, dont feraient partie des substances cancérigènes et des perturbateurs endocriniens.

Partenaires dans la recherche comme dans la vie, James Brophy et Margaret Keith ont tous deux décroché un doctorat en hygiène du travail et du milieu de l’Université de Stirling au Royaume-Uni. Leurs recherches et leurs activités au service de la collectivité ont porté, ces trente dernières années, sur un vaste éventail de problématiques de santé publique et de justice sociale. Éliminer l’exposition à l’amiante et l’amiantose a été au cœur de l’action militante du couple. Ensemble, Brophy et Keith ont aussi mené de nombreuses recherches explorant les facteurs de risques professionnels et environnementaux liés au cancer du sein. Leur dernière étude épidémiologique a révélé des risques élevés de cancer du sein dans plusieurs industries, notamment l’agriculture, le travail des métaux, la fabrication de plastiques, la mise en conserve des aliments ainsi que les bars et casinos.

Leurs travaux sur l’écart anormal entre le nombre de naissances de garçons et de filles dans la communauté amérindienne Aamjiwnaang ont attiré l’attention à l’échelle internationale. Les chercheurs ont d’ailleurs reçu conjointement l’or aux Prix canadiens de l’environnement 2008, dans la catégorie Hygiène du milieu, pour leur engagement envers cette communauté de Sarnia, en Ontario.

Coauteurs de deux livres largement diffusés (Workplace Roulette: Gambling with Cancer et Barefoot Research: A Worker's Manual for Organizing on Work Security), ils ont travaillé pour les Centres de santé des travailleurs et travailleuses de l’Ontario avant de se joindre, il y a deux ans, au Réseau pancanadien sur la santé des femmes et le milieu (RPSFM), à l’Université de York, afin de se pencher sur les risques de cancer du sein chez les femmes travaillant dans différents secteurs industriels.

En novembre 2013, la section Santé et sécurité au travail de l’American Public Health Association les honorera en leur décernant un prix pour leur récente recherche sur les liens entre milieu de travail et cancer du sein.

À ACSM, nous sommes emballées à l’idée d’accueillir ces deux chercheurs, qui viendront nous entretenir de leur travail sur les perturbateurs endocriniens et le cancer du sein. Nous sommes heureuses de leur offrir, en partenariat avec le Centre de recherche interdisciplinaire CINBIOSE de l’UQAM, une tribune pour présenter – pour la première fois à Montréal – leur très convaincante recherche.

Joignez-vous à nous le 7 novembre prochain pour accueillir nos conférenciers à 200 Rue Sherbrooke Ouest, Montréal (Amphithéâtre - coeur des sciences) Salle SH-2800.